Un matin, alors que Jean-Claude ouvre les volets, quelque chose a changé. Pas un papillon. Pas un pinson. La mobilette qui passe au loin lui rappelle bien le chant du bourdon. Mais il n'y a qu'un seul bourdon dans le coin, et il est au fond de son cœur.
La nature a peut-être capitulé, le bitume a peut-être gagné. Jusqu’ici. Car on ne la fait pas à Jean-Claude. Derrière la fenêtre, il allume la radio — Eye of the tiger —, son doigt tourne la molette pour monter le son, il retrousse ses manches, se souvient qu’il est en marcel, se lisse la moustache en écartant pouce et index, plaque ses cheveux en arrière et fouette l’air d’un grand coup de poing. Fini le bourdon. Il est temps d’en découdre. Un mot d’ordre : rébellion. Remettre du vert en ville. Planter. Semer de tout, partout et à toute heure, pourvu qu'on ait des fleurs. Et servir de banquet aux abeilles et de sourire aux passants, en déposant des bombes végétales aux quatre vents.
C’est ainsi que le premier gang végétal de l’univers est né, avec pour tête de file, un Jean-Claude en marcel remonté comme un coucou.
Les terreauristes,
une action belle
et rebelle
DAME NATURE
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gangbang massif d’abeilles en perspective.
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